1. |
Dernier Virage
04:56
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Sous la lueur orangée du ciel
Défilaient les souvenirs
D’antan
J’admirais l’horizon vermeil
Quand tu t’es mise à sourire
Soudain
Le moteur s’emballe
Et nos cœurs aussi
On roule à toute allure
Au bord des précipices
On doute du futur
Alors on s’y précipite
Au volant d’une voiture volée
Tu conduisais le voyage
Au crépuscule
Et moi le pauvre passager
Je redoutais les virages
Que tout bascule
Le vent dans ses rafales
Nous murmure que c’est fini
On roule à toute allure
Au bord des précipices
On doute du futur
Alors on s’y précipite
À grandes hauteurs, les eaux couleur d’opaline
Paraissent si brillantes et lointaines
Le vent comme le temps a filé entre nos doigts
Nous resterons désolés
Au moins autant que les paysages
Le long de la rive
Tout ce qui arrive
Reste sans incidence
Le long du ravin
On espère en vain
Tomber sans conséquence
Regard se perd
Dans un virage
Trop tard le verre
Sur nos visages
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2. |
Impasses
03:38
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Avec le temps qui passe
On sent que tout s’estompe
Perdus dans les impasses
À s’en faire battre les tempes
Après avoir vacillé
Les lueurs finissent par s’éteindre
Après qu’elles aient tremblé
Les feuilles finissent par descendre
Tombe la pluie
Les feuilles mortes jonchent les impasses
Les souvenirs et les regrets aussi
Ignorées par les gens qui passent
Balayées par le vent et la pluie
Tombe la pluie
Les yeux dans le vague
Dans les reflets de pluie
Les yeux dans le vague
Dans les reflets de pluie
Un jour nous irons nous recueillir
Dans un jardin à l’abandon
Comme des fleurs, en souvenir
Ternies et fanées par les saisons
Nous attendons toujours l’aurore
Que la nuit s’achève, dans un bruit d’eau
Qui saura, au lever du rideau
Combien de nos pétales tombés encore ?
La peur de vieillir
La peur de vriller
La peur constante
Amère
On se ternit
On s’éternise
On s’attend, longtemps
Pour l’éternité
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3. |
Le Velours du Soir
06:04
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Il demeure dans des sortes de limbes
Il s’accapare puis laisse choir son ombre
Jette un regard par la fenêtre
Admire le velours du soir prendre déjà l’avenue d’en face
Ces ombres lestes
Équivoques et troubles
Hésitant d’un trottoir à l’autre
Avant d’aller verser dans le noir
Pour fondre l’oubli sur la ville
Une escadre de bateaux sans bruit
Venue là de partout pour attendre
Que s’ouvrent sans esclandre
Les grandes portes de la nuit
S’il y avait eu un moment de silence
On aurait pu songer à renoncer à tout
À essayer d’oublier qu’il fallait vivre
Mais la vie nous traquait
Il ne discernait plus
Il ne distinguait plus
Rien
On s’est penchés, ombres penchées
Qu’on épanchait au-dessus du vide
On s’est penchés, ombres penchées
Qu’on épanchait sur nos corps, avides
On s’est penchés, sombres pensées
Qu’on épanchait dans les terres arides
On s’est penchés, sombres pensées
Qu’on épanchait au-dessus du vide
Le ciel semble refléter la vaste étendue de nos tourments
Sous une pluie de questions, avec des regrets et des nuages
Ainsi tourne le monde, au travers de l’obscurité menaçante et silencieuse Oh on se méfie de la lumière, on préfère la nuit
Il n’y a de terrible en nous, sur la Terre et dans le ciel peut-être ce qui n’a pas encore été dit ; on ne sera tranquille que lorsque tout aura été dit, une bonne fois pour toutes.
Alors enfin, on fera silence, et on aura plus peur de se taire ; on sera délestés.
Et le noir sous les réverbères continue de briller
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4. |
Grand Incendie
06:33
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Illuminée de couleurs sombres
La vieille ville ne dort jamais
Tapi comme un enfant dans l’ombre
Je me plie enfin à ce que je sais
Les phares s’éteignent, les masques tombent
On ne bouge plus désormais
Et s’il fallait ne plus répondre
De nos actes à tout jamais
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Sur le rivage qui nous mène
Dans un monde où il fait nuit
Sous un nuage noir où règne
La beauté de l’incendie
-
Violence
-
Un ciel teinté de bleu surplombe
Les hommes devenus mécaniques
La brume éparse nous incombe
A coup d’armes automatiques
Violence, violence Violente indifférence
Violence, violente
Mais toi à quoi tu penses ?
-
Je prends le large et je m’entraîne
À courir plus vite chaque nuit
Être à la marge ou à la traîne
Spectateur d’un incendie
-
Violence
-
Vile nuit, que nous auras-tu donné ?
Ciel bleu nuit, que laisses-tu présager ?
-
Je vois le ciel couleur bleu nuit
Les débris d’un grand incendie
Des méandres de nos esprits
S’envolent par volutes éparses
Et partent en fumée dense
Des cendres, il ne renaîtra pas
Le monde tire sa révérence
Le monde s’en va
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5. |
La Tempête
12:26
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Le vent se glisse lentement au ras du sol
Tel ce serpent prêt à attaquer
Un bruit d'alarme retentit au loin
Baissons les armes jusqu'à demain
Lourd silence écrase nos pensées
Songes d'une vie volée
-
Les voiles se lèvent
Les grands vents soufflent
Contre les marées
Qui sommes-nous face à ces immensités ?
-
L'air est si silencieux
Asphyxie
L'on montre du doigt
Ces nuages alourdis et figés
Porteur de tempêtes en devenir
À rêver tromper l'incertitude
Et le serpent s'apprête à mordre
Aborder l'horizon
Avant de le perdre de vue
Accoster sans raison
Et sans déraison non plus
Au loin, je crus apercevoir
Au milieu des nuages
Une lueur
-
Les voiles se lèvent
Les grands vents soufflent
Contre les marées
Qui sommes-nous face à ces immensités ?
-
Réveille toi. Lève-toi, fais quelque chose. Nous sommes en train de tout détruire. Ton espèce tue et détruit tout sur son passage. Est-ce qu’on m’entend ? Est-ce que quelqu’un m’entend ?
Oui toi, qui t’affaires, à ne penser qu’à ta pauvre vie bien rangée, ton travail, maintenir ta corruption et ressasser tes pauvres petits problèmes. C’est à toi que je parle. Tu croyais que la vie était éternelle ?
Réveille-toi, sans plus attendre. Notre grand navire est en train de sombrer, et il n’y a plus personne pour tenir la barre. Qu’est-ce qui t’empêche de te réveiller ? Les médicaments, la drogue, la bouffe et tout ce qu’on te jette entre les dents ? Crache tout ce que t’as, n’attends pas qu’on t’en donne encore un peu plus.
Lève toi, montre ta force, montre à quoi tu sers. Vas les prévenir, tout est en train de foutre le camp. Cours les prévenir que s’ils continuent à s’en foutre, demain on sera sous l’eau et tout ce qu’il y avait de beau sera parti, enfoui, englouti, fini.
On atteint un point de non-retour, alors préviens-les, préviens-toi que si on tarde encore un peu pour le savoir, faire de vraies choses et au moins alerter le reste du monde, ça va mal finir. Ça va vraiment mal finir.
On va tous y passer, regarde moi quand je te parle. On va tous y passer parce que l’eau monte, les vagues se rapprochent et rien ne peut les arrêter. Absolument rien. C’est l’océan qui se révolte, qui cherche à faire face à nos erreurs.
Si nous tremblons, et si nous blêmissons à la vue de toutes ces infamies, c’est parce que nous en sommes les seuls responsables. Incapables de se regarder en face, notre reflet nous est devenu impossible à supporter.
La tempête arrive. Il faut juste le savoir c’est tout. Ça fait trop longtemps qu’on nous balance des terreurs qui s’avèrent fausses, mais cette fois c’est la bonne, cette fois il faut ouvrir grand tes yeux et tes oreilles : c’est fini.
C’est fini, tu m’entends ? C’est terminé. On a perdu. A trop jouer aux cons, on a brisé ce qui nous permettait d’exister ; à jamais. Qu’est-ce qui nous a pris ? Pourquoi on a fait ça ? Pourquoi on ne s’en est pas rendus compte avant ? Pourquoi nos sirènes d’alarme ne se sont pas mises à hurler plus tôt ? On aurait pu, si on y avait pensé, faire quelque chose, sauver les uns, sauver les autres, se décider à être utile. Maintenant c’est trop tard.
Le vent souffle, fort, les eaux montent, on sent la tempête arriver, incapables de rien, incapables de faire un choix. Alors on renonce à tout, enfin, on devra renoncer à tout. Le calme a beaucoup trop duré. Les eaux deviennent noires, troubles, mouvantes, indomptables. Dans le ciel, les nuages se rassemblent, obstruant la lumière du soleil. On ne comprend plus rien. Le navire tangue, avant de chavirer. La chute sera terrible. La noyade, inévitable. L’équipage, anéanti. Le naufrage, accompli.
L’océan va se soulever, et qu’est-ce qu’il restera après la tempête ? Rien. Le vide, le néant. Rien.
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VAGUES Lyon, France
Créé en 2016, VAGUES est un groupe de rock qui s'inscrit dans la lignée de la nouvelle scène française. À l'image des vagues s'alternent un rock électrique et des couleurs post-rock/shoegaze, pour créer une musique en clair-obscur.
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